Tout le monde connaît la fable de la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf. En Finistère, le président du conseil départemental, Maël de Calan, a écrit une lettre aux élus bretons le 18 juin pour empêcher le « chaos ». Cela prêterait à rire si ce n’était pas dramatique.
Dans son courrier, Maël de Calan renvoie dos à dos le Rassemblement national et le nouveau Front populaire, qu’il réduit à la France Insoumise. Les mots pour qualifier LFI confinent au ridicule : « zadiste », « propagateur de haine », « diable », « violence ». Faut-il le rappeler, le Conseil d’État a statué dans un arrêté datant du mois de mars, que LFI est de « gauche », au même titre que le PCF. On peut avoir des désaccords politiques sans verser dans l’hystérie, mais il semble qu’une panique morale se soit emparée du président du conseil départemental.
De même, la posture qui consiste à prétendre incarner « le camp de la raison » face « aux extrêmes » permet surtout d’éviter un débat de fond. Si les électeurs et électrices se tournent vers le RN, c’est d’abord la conséquence des politiques libérales qui frappent le pays depuis plusieurs décennies. Entre les élections législatives de 2022 et 2024, la contre-réforme des retraites a été imposée contre la volonté de la population. Ce passage en force explique en partie l’explosion du vote RN. Maël de Calan lui, est pour un départ à la retraite à 65 ans.
Bien qu’attaché à son indépendance vis-à-vis des partis politiques, SUD CT 29 salue et soutient la dynamique unitaire large du « Front populaire ». Celui-ci doit porter l’espoir d’une transformation vers une société plus juste, égalitaire, démocratique et solidaire. Par ailleurs fidèle à nos valeurs antifascistes, SUD-CT 29 rappelle que pas une seule voix ne doit aller à l’extrême droite au second tour des élections législatives du 7 juillet prochain.
